Il est assez choquant et extrêmement douloureux pour les parents à qui cela arrive, et ce n'est pas rare hélas, que lorsque leur générosité fond comme neige au soleil pour diverses raisons, mais de toute évidence indépendantes de leur volonté, après avoir choyé, entouré, aidé leurs enfants que ceux-ci, ne trouvant plus intérêt financier et au contraire sentant le danger de ne plus nager dans un confort qu'ils estimaient normal et dû, ces derniers quittent le navire en perdition.

Une séparation et comme des fourmis ils se précipitent vers le parent qui continuera à leur apporter leurs sucreries ne se rappelant plus que l'autre leur a consacré sa vie.

J'ai en mémoire l'histoire de ma tante et mon amie qui, après avoir tout donné à leurs enfants, au moment du divorce et afin de ne pas leur nuire financièrement, ne voulurent pas leur demander le moindre centime et se retrouvèrent... à la rue ! Elles ont remonté la pente et sont enfin heureuses, l'une a pardonné, l'autre a mis des années, s'enfonçant dans la dépression, à s'en remettre. Elles coulent désormais des jours heureux, pas riches mais pas dans la misère.

Les avons-nous trop gâtés ? Leur avons-nous apporté par notre volonté de ne rien leur refuser les entourant non seulement d'amour mais de biens matériels et de confort extrême cet égoisme monstrueux ? Oui sans doute car nous n'avons pas mis au monde des monstres. S'ils le deviennent c'est par notre amour trop grand et sans frontière. Oui mais peut-on aimer "trop" son enfant ? En tout cas tristesse est de constater que certains, quand la source est tarie, n'aiment plus "trop" leurs parents devenus même une charge, un poids dont ils ont vite fait de se passer.

Mes parents m'ont énormément gâtée jusqu'à mon départ de la maison, donc jusqu'à mes 18 ans. Puis ils ont tout coupé, ce fut certes radical mais au moins cela m'a appris qu'on devait se débrouiller seul pour s'en sortir. Et malgré tout, j'ai passé des années, avant d'avoir tous mes enfants et ne plus pouvoir me consacrer qu'à eux, à leur apporter des cadeaux, parfois les aider financièrement, et tout cela sans me poser de questions.

Maintenant ? La plupart des enfants profitent du système, impliquant la crise. Sauf que chez papa maman on peut s'acheter la console ou le portable dernier cri, aller au cinéma, au restaurant, se fringuer à la mode, rouler en belle voiture. Il est évident que quand on sent le torchon qui brûle il faut vite se sauver sans songer un instant que leurs parents leur ont évité pendant des années ce qu'ils vont vivre maintenant !

Et vous les entendrez au détour d'un chemin dire à qui veut bien les entendre que leurs parents les ont délaissés....

Jeunes parents, n'ayez pas peur en me lisant, car heureusement tous les enfants ne sont pas comme çà. Enfin... presque !